Les conséquences du génocide des Juifs et des Tziganes
La Shoah et la Porajmos ont durablement marqué l'Europe par leur monstruosité et restent dans la mémoire collective comme le sommet de l'horreur. Ces génocides ont ainsi eu de nombreuses conséquences.
2/16/20232 min read
Dirigants nazis lors des procès de Nuremberg, novembre 1945
Lors de la libération des camps, les troupes alliées découvrent les horreurs qui s'y sont produites. Ils se trouvent face à des amoncellements de corps, d'os et de cendres humaines. Les survivants, quant à eux, sont squelettiques et souffrent de maladies. Nous comptons en tout 10 millions de déportés.
Face à cette barbarie, les alliées décident de rétablir la justice en organisant un tribunal international où sont jugés les 22 dirigeants nazis : ce sont les procès de Nuremberg. Sur les 22 dirigeants principaux, 12 sont condamnés à mort et les notions de crime de guerre et de crime contre l'humanité apparaissent et sont définies. Cependant, certains nazis parviennent à s'enfuir, vers les pays d'Amérique latine notamment, pour éviter d'être jugés voire d'être condamnés à mort. Ainsi, Serge et Beate Klarsfeld se mettent à leur recherche. Nous découvrons encore jusqu'à récemment des nazis, des décennies après les faits.
Un processus de dénazification est aussi instauré par les Alliés lors des accords de Potsdam en août 1945. Il s'agit d'une forme d'épuration de la société, de la culture et de la presse de toute influence nazie, pour permettre à l'Allemagne de se reconstruire durablement.
Du côté des victimes, le bilan humain est désastreux : 6 millions de Juifs d'Europe ont disparu durant la Seconde Guerre Mondiale ainsi qu'environ 200 000 Tziganes.
Après la Shoah, beaucoup de Juifs furent logés dans des centres pour réfugiés et déplacés, craignant de retourner dans leur pays où l'antisémitisme persistait malgré tout. 100 000 Juifs détenus dans des camps émigrèrent vers l'Amérique latine, les Etats-Unis, le Canada ou l'Australie. Certains Juifs souhaitèrent s'exiler en Palestine mais sont déportés vers des camps de détention à Chypre par l'Etat britannique. Cependant, la création de l'Etat d'Israël en 1948 par l'ONU naissante permet l'immigration d'un grand nombre de rescapés de la Shoah.
Cependant, durant les années qui suivirent ces génocides, la Shoah et la Porajmos était des sujets tabous et passés sous silence. Les premiers témoignages de rescapés, en dehors du cadre juridique des procès au moment de l'ouverture des camps, n'apparaissent que des années plus tard. Ce que montre particulièrement le film-documentaire Shoah de Claude Lanzmann, sorti en 1985, soit quarante ans après les évènements.
Ecrit par Raphaëlle LEGRAND